Avant de commencer…
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Pour celles & ceux que ça intéressent, voici les évènements à venir :
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On va régler ça une bonne fois pour toutes.
Cette idée que « les hommes ne pensent qu’au c*l ».
C’est faux.
C’est un mythe.
Et c’est surtout une phrase qui empêche beaucoup de femmes d’avancer.
Si tu t’es déjà surprise à le penser, je comprends pourquoi.
Parce que tu as croisé des hommes qui ne voulaient que ça.
Parce que certains ont disparu juste après avoir couché.
Parce que ça fait mal, et qu’à force, on finit par croire que tous fonctionnent pareil.
Mais la réalité est plus subtile.
Et comme souvent, elle est presque à l’opposé de ce qu’on imagine.
Alors, regardons de plus près.
1. La biologie et l’évolution : une part de vérité
Soyons honnêtes : il y a une part de vrai dans le cliché.
En moyenne, les hommes ont plus de désir sexuel que les femmes.
Et ce n’est pas uniquement culturel. C’est aussi biologique.
Pour un homme, le “coût” d’un rapport sexuel est faible.
Un seul rapport peut suffire à transmettre ses gènes.
Pour une femme, le coût est immense : une grossesse possible, neuf mois de gestation, des années de maternage, la nécessité de protection et de ressources.
Résultat ?
Au fil de l’évolution, les hommes ont été sélectionnés pour avoir davantage de désir, plus d’initiatives.
Les femmes, pour être plus sélectives et stratégiques dans leurs choix.
Un homme en bonne santé pourrait, biologiquement, avoir des centaines d’enfants dans sa vie.
Une femme, même en bonne santé, plafonne à une dizaine.
Cette asymétrie explique pourquoi, en moyenne, les hommes pensent plus souvent au sexe et prennent plus de risques pour y accéder.
Mais voilà : c’est une tendance statistique, pas une vérité universelle.
Les enquêtes modernes montrent que certaines femmes ont plus de libido que la majorité des hommes, et que certains hommes en ont très peu.
Bref : l’évolution a façonné une différence de moyenne.
Mais ça ne veut pas dire que les hommes “ne pensent qu’à ça”.
Ils y pensent plus, oui. Mais ce n’est qu’une partie de ce qui guide leur rapport à l’amour.
Continuons de creuser.
2. Le poids de la culture et des normes sociales
Si ce cliché persiste, c’est aussi parce que la culture l’a amplifié.
Pendant des siècles, la société a entretenu un double standard :
Un homme multipliant les conquêtes était valorisé.
Une femme faisant la même chose était stigmatisée (Baumeister & Twenge, 2002).
Les médias n’ont rien arrangé.
Dans les films, les séries, la publicité, l’homme est presque toujours montré comme celui qui “veut plus”.
La pornographie a renforcé cette image : virilité = performance = obsession.
Ce conditionnement pèse aussi sur les hommes.
Beaucoup intériorisent l’idée qu’un “vrai homme” doit toujours avoir envie.
Certains surjouent alors l’obsession, par peur d’être perçus comme “pas assez masculins”.
D’autres, au contraire, souffrent en silence de ne pas correspondre à ce modèle, développant anxiété de performance ou honte.
Autrement dit : ce cliché est né d’une réalité biologique, mais la culture l’a transformé en caricature.
Et aujourd’hui encore, il brouille la compréhension entre hommes et femmes.
3. Sexe → amour ou amour → sexe ?
Gainsbourg l’avait résumé d’une formule provocante :
« Un homme, pour être amoureux, doit faire l’amour. Une femme, pour faire l’amour, doit être amoureuse. »
Caricatural ? Oui.
Mais pas complètement faux.
En France, une enquête IFOP (2014) montrait :
81 % des femmes disent qu’il leur faut des sentiments pour coucher.
Seulement 50 % des hommes.
Autrement dit :
La moitié des hommes peuvent envisager du sexe sans amour.
L’autre moitié, non.
Et chez les femmes, l’attachement est presque toujours une condition d’entrée.
Les psychologues confirment cette différence.
Birnbaum et al. (2014) ont montré que, chez les hommes, un rapport sexuel peut renforcer l’attachement amoureux.
Chez les femmes, c’est souvent l’inverse : c’est l’attachement qui rend le sexe possible.
Pourquoi ? Parce que le corps n’envoie pas les mêmes signaux.
Après un rapport sexuel, les deux sexes libèrent de l’ocytocine, l’hormone du lien.
Chez les hommes, ce pic survient dans un contexte où le désir est déjà fort. Résultat : le sexe peut déclencher l’attachement.
Chez les femmes, l’attachement est souvent préalable pour que le sexe soit vécu positivement.
Résultat :
Quand un homme manifeste rapidement son désir, ça ne veut pas forcément dire qu’il “ne veut que ça”.
Parfois, c’est simplement sa manière de créer le lien… là où une femme attend ce lien avant de passer au sexe.
C’est là que naît le malentendu.
Elle pense : “il est obsédé”.
Lui pense : “je montre que je tiens à elle.”
4. La dimension psychologique
Réduire les hommes au sexe, c’est oublier un point essentiel : pour beaucoup, la sexualité est aussi un langage émotionnel.
Certains hommes expriment plus facilement leur affection par le corps que par les mots (Brenot, Les hommes, le sexe et l’amour, 2012).
Ils n’ont pas toujours appris à dire “je t’aime” ou à montrer leur vulnérabilité.
Alors, l’acte sexuel devient une passerelle vers l’intimité.
Le sexe, pour eux, n’est pas seulement un exutoire.
C’est une façon de se sentir proches, d’être rassurés, d’obtenir une preuve tangible qu’ils sont désirés (Sprecher & Cate, 2004).
Ce qui, encore une fois, peut créer des malentendus.
Quand une femme se dit : “il insiste parce qu’il ne veut que ça”, l’homme peut en réalité chercher une validation affective.
Non pas parce qu’il se fiche d’elle, mais parce qu’il associe désir sexuel et lien émotionnel.
Bien sûr, certains hommes sont motivés par la conquête rapide.
Mais la majorité utilisent aussi la sexualité comme une manière de créer, renforcer ou maintenir la connexion avec leur partenaire.
En clair : le sexe n’est pas toujours “la finalité”.
C’est souvent une façon – parfois maladroite – de dire : “Je tiens à toi.”
5. Après le rapport : disparaissent-ils vraiment ?
C’est un des reproches les plus fréquents :
“Les hommes disparaissent dès qu’ils ont couché.”
Parfois, c’est vrai. Mais pas autant qu’on le croit.
Les chiffres :
25 % des hommes avouent avoir déjà ghosté après un rapport.
Mais aussi… 20 % des femmes (IFOP, 2018).
La différence existe, mais elle est mince.
En réalité :
Les femmes ghostent plus souvent avant le premier rapport.
Les hommes, après.
Et il y a une autre réalité qu’on oublie.
Les chercheurs ont découvert un phénomène appelé afterglow.
Chez les couples mariés, un rapport sexuel augmente la satisfaction et la complicité pendant jusqu’à 48 heures après (Birnbaum et al., 2016).
Autrement dit : pour beaucoup d’hommes (et de femmes), le sexe ne crée pas de distance… il rapproche.
Exemple :
Une cliente m’a raconté : “On a couché ensemble au 3ᵉ rendez-vous. Le lendemain, silence radio. Ça m’a détruite. Je me suis dit : voilà, ils ne veulent que ça.”
Une autre : “Je me méfiais… et finalement, c’est après notre première nuit ensemble qu’il s’est vraiment ouvert.”
Deux histoires opposées.
Et c’est exactement ça la réalité : il y a des hommes qui disparaissent après… et d’autres pour qui c’est au contraire le début du lien.
6. L’âge change la donne
On imagine souvent que la sexualité s’éteint avec l’âge.
C’est faux.
En France, plus de la moitié des 50–70 ans sont encore sexuellement actifs (CSF, INSERM).
Mais la motivation change.
Chez les plus jeunes, la sexualité est souvent liée à l’exploration, à l’expérience, parfois au court terme.
Passé 40 ans, surtout après un divorce ou un veuvage, la priorité devient différente : recherche de stabilité, besoin d’un lien sincère.
La biologie joue aussi :
Chez les hommes, la testostérone baisse lentement après 40 ans. Le désir reste, mais moins compulsif.
Chez les femmes, la ménopause peut parfois modifier la sexualité : baisse de lubrification, inconfort ou douleurs chez certaines, mais pas chez toutes. En revanche, elle libère aussi d’une contrainte majeure : la peur d’une grossesse non désirée. Beaucoup décrivent alors une sexualité plus libre, plus apaisée.
Résultat : passé un certain âge, les écarts entre hommes et femmes en termes de désir s’atténuent.
Moins d’aventures sans lendemain. Plus de projets à deux.
En clair : non, les hommes de 50 ou 60 ans ne “pensent pas qu’au sexe”.
Ils y pensent encore – mais avec une vision bien plus relationnelle.
Concrètement : comment utiliser tout ça dans ta vie amoureuse ?
En déconstruisant ce cliché, tu passes d’une vision défensive (“ils veulent tous la même chose”) à une vision plus lucide : certains ne cherchent que ça, d’autres veulent vraiment construire. Et c’est cette distinction-là qui compte.
Ne généralise pas.
Si un homme disparaît après le premier rapport, ce n’est pas “la preuve que tous sont pareils”. C’est la preuve que celui-là ne cherchait rien de plus. Point.Observe la cohérence.
Un homme sérieux ne se définit pas par le moment où il propose de coucher, mais par la façon dont il se comporte avant, pendant et après. Est-ce qu’il reste présent ? Est-ce qu’il s’intéresse à toi au-delà du physique ? Est-ce qu’il crée de la continuité ?Clarifie ton rythme.
Si tu as besoin d’attachement avant de coucher, dis-le. Pas comme une règle dure et froide, mais comme une vérité personnelle : “J’ai besoin de temps pour être à l’aise.” Un homme qui cherche uniquement le sexe passera son chemin. Un homme qui cherche une vraie relation respectera ton rythme.Ne prends pas le désir pour une menace.
Le fait qu’un homme manifeste rapidement son désir ne veut pas dire qu’il n’a que ça en tête. Parfois, c’est sa manière de montrer son intérêt. Ce qui compte, ce n’est pas qu’il ait envie de toi, mais ce qu’il fait après.Souviens-toi que le sexe rapproche.
Chez beaucoup d’hommes, l’acte sexuel n’est pas la fin, mais le début du lien. Si tu gardes ça en tête, tu peux aborder ce moment avec moins de méfiance… et plus de discernement.
Conclusion
Alors, les hommes ne pensent-ils qu’au sexe ? Non.
Ils y pensent, oui. Parfois plus souvent que les femmes.
Mais pas uniquement, et pas seulement comme une fin en soi.
Leur désir est traversé par la biologie, l’évolution, la culture, la psychologie et l’âge.
Et bien souvent, derrière ce désir, il y a autre chose : un besoin d’amour, de reconnaissance, de lien.
Réduire les hommes au sexe, c’est commettre la même erreur que ceux qui réduisent les femmes à la maternité.
C’est ignorer leur complexité, leurs contradictions, leur humanité.
Les hommes désirent. Mais ils aiment aussi.
Et ce n’est qu’en tenant les deux ensemble qu’on comprend vraiment leur manière d’aimer.
À bientôt
Platitudes. Vous n'élevez pas autant le débat que vous l'imaginez. La question du respect de l'autre n'est pas assez intégrée à votre propos. C'est l'archétype du "type bien " autoproclamé qui fait semblant de remettre en question les schéma de domination archaïques pour mieux les réaffirmer sous l'apparence de la subtilité. Dommage, le reste de votre travail est intéressant. Mais là vous avez selon moi encore du chemin à faire pour saisir l'enjeu réel du déséquilibre que vous décrivez. Je vous souhaite d'y parvenir. Les démonstrations ne suffisent pas dans ce domaine, il faut le vivre.