Le cancer des saintes
Avant de commencer…
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Aujourd’hui, j’aimerais parler d’un sujet dont on parle trop peu quand on parle d’amour.
Un sujet lourd. Sensible. Intime.
Et pourtant, un sujet qui traverse la vie sentimentale de millions de femmes.
Le cancer du sein.
Ou, comme j’aimerais l’appeler aujourd’hui, avec respect et tendresse :
le cancer des saintes.
Parce qu’il touche des femmes qui, très souvent, ont beaucoup porté dans leur vie :
leur famille, leur travail, leurs proches, leurs responsabilités…
Des femmes solides, généreuses, présentes pour tout le monde.
Et qui, un jour, se retrouvent confrontées à une maladie qui secoue tout :
le corps, bien sûr, mais aussi les fondations d’une vie — l’avenir, la confiance, la féminité, la relation à soi et aux autres.
J’en vois tellement, des femmes de 40 ans et plus, passer par là.
Certaines en couple.
Certaines célibataires.
Certaines guéries.
Certaines encore en traitement.
Et presque toutes, à un moment, me posent la même question :
« Qui va vouloir de moi comme ça ? »
La statistique dont on parle trop peu
Plusieurs études internationales montrent la même chose :
le cancer du sein — comme d’autres maladies graves — peut fragiliser la relation de couple, surtout dans les deux ans qui suivent le diagnostic.
Et dans une étude très sérieuse menée aux États-Unis (Glantz et al., 2009), auprès de plus de 500 couples mariés confrontés à une maladie grave, un résultat a bouleversé la communauté médicale :
👉 Quand c’est la femme qui tombe gravement malade, le risque de séparation est nettement plus élevé.
Dans cette étude : 20,8 % de rupture quand la femme est malade,
contre 2,9 % quand c’est l’homme.
Ce n’était pas une étude spécifique au cancer du sein — mais elle révèle quelque chose d’important :
la maladie, lorsqu’elle touche une femme, met la relation face à des peurs profondes : la vulnérabilité, la fragilité humaine, l’incertitude.
On n’en parle pas assez.
Mais beaucoup de femmes traversent une forme de solitude sentimentale après le diagnostic — parfois parce que la relation était déjà fragile, parfois parce que la maladie amplifie ce qui était latent.
Ce n’est pas le cancer qui détruit.
C’est l’absence d’un amour suffisamment solide autour.
Ce que le cancer change vraiment dans la vie sentimentale
Je vais te dire ce que j’ai observé en accompagnant ces femmes :
Certaines ont perdu un sein.
D’autres deux.
Certaines ont une cicatrice marquée.
D’autres une reconstruction.
Certaines ont traversé un cancer.
D’autres… deux.
Parfois même trois.
Et beaucoup croient que l’amour leur est interdit.
Que leur féminité est amputée.
Qu’elles auront “moins de valeur”.
Qu’elles doivent “prévenir” les hommes avant même d’oser un début d’histoire.
J’aimerais te dire quelque chose avec toute la force que j’ai :
Tu n’es pas moins aimable.
Tu es plus vraie.
Les cicatrices ne racontent pas la fin de l’histoire.
Elles racontent un retour.
Elles racontent une résistance.
Elles racontent une femme qui s’est tenue debout alors que tout la poussait à tomber.
Et du côté des hommes ?
Soyons honnêtes :
oui, pour certains, c’est bouleversant.
Pas par rejet du corps — mais parce que la maladie réveille des peurs profondes :
la vulnérabilité, la souffrance, l’incertitude.
Certains réagissent avec maladresse.
Certains s’éloignent.
Certains ne savent pas comment être présents.
Mais il y a aussi les autres.
Ceux qui restent.
Ceux qui accompagnent.
Ceux dont la présence devient une force tranquille.
Ceux-là ont souvent en commun des valeurs fondamentales : la loyauté, la maturité affective, la capacité à aimer dans le doute, pas seulement dans le confortable.
L’homme qui fuit ne fuit pas forcément la femme.
Il fuit ce que cela réveille en lui.
L’homme qui reste ne reste pas “par héroïsme”, mais parce qu’il sait aimer profondément.
L’étude qui change tout
Une étude publiée dans Psycho-Oncology en 2018 l’a clairement montré :
la qualité de la vie sexuelle et la qualité du couple après un cancer du sein ne dépendent presque jamais uniquement de l’apparence du corps, ni de la chirurgie, ni des cicatrices.
Elles dépendent surtout de deux piliers :
1️⃣ Le regard que la femme porte sur elle-même.
2️⃣ Le soutien émotionnel du partenaire.
Et cette distinction est essentielle.
Parce qu’il ne s’agit pas seulement de “trouver le bon partenaire”.
Il s’agit aussi — et parfois d’abord — de retrouver un bon regard sur soi.
De ne pas tout attendre de l’autre.
De ne pas faire reposer sa valeur sur une cicatrice ou une absence.
Quand une femme retrouve ce regard-là — plus digne, plus juste, plus tendre envers elle-même —
alors sa manière d’aimer change.
Et les histoires changent avec.
Le mythe le plus destructeur
Le plus grand mensonge que j’entends ?
“Je ne suis plus une femme complète.”
C’est faux.
Complètement faux.
Scientifiquement faux.
Humainement faux.
Le corps peut changer.
La fatigue peut s’installer.
La libido peut varier.
La peau peut être différente.
Mais la féminité n’est pas un sein.
Elle n’est pas un téton.
Elle n’est pas un décolleté.
La féminité, c’est :
• une manière d’être au monde
• une présence
• une sensibilité
• une façon de regarder
• une façon de se regarder
• une façon d’aimer
• une façon de se tenir vivante
Et ça, aucune maladie ne peut l’enlever.
À celle qui lit ceci et qui a peur
Tu n’as pas “moins” à offrir.
Tu as vécu plus.
Tu as compris plus vite.
Tu connais la valeur du temps, la fragilité, l’urgence d’aimer.
Tu es une femme qui a traversé une guerre.
Et qui est encore là.
Tu ne cherches plus un homme pour impressionner.
Tu cherches un homme pour construire.
Pour être en vie, pas pour paraître vivante.
Je l’ai vu :
Certaines femmes trouvent l’amour après leur cancer —
et disent que c’est la première fois qu’elles aiment vraiment.
Parce qu’elles n’ont plus envie de perdre du temps.
Parce qu’elles choisissent.
Parce qu’elles savent ce qu’elles méritent.
Si j’écris cette lettre aujourd’hui
Ce n’est pas pour faire peur.
Ni pour parler de maladie.
Ni pour être tragique.
C’est pour rappeler ceci :
Le cancer peut toucher les seins.
Il ne touche jamais la valeur d’une femme.
Et si tu as besoin qu’on t’aide à reconstruire une image de toi solide,
à naviguer dans ta vie sentimentale après un cancer,
à réapprendre ton corps,
à ne plus avoir peur du regard de l’autre…
Alors sache que tu n’es pas seule.
Et que ta vie amoureuse ne s’arrête pas là.
Au contraire :
parfois, elle commence ici.



Bonjour Antoine
Merci pour ces mots qui me touchent tellement.. en étant en plein dedans. Aller de l avant et y croire se donner les moyens même lorsqu il nous reste qu’une petite lueurs d espoir qui ne demande qu à grandir est vitale.
Réapprendre à accepter son corps à s accepter soi même et ce qui nous ait arriver pour mieux avancer est une seconde chance.
Mais pour cela parfois il faut se faire aider et ne pas hésiter à parler à des professionnels même si parfois c est compliqué. Notre intimité est touchée. Le rapport à l autre le regard de l autre : comment avancer après ce tsunamis, ces tsunamis?! Pourquoi de voir subir en plus ce sentiment de l abandon par l homme que l ont a aimé dans un moment où on est si vulnérable un moment où on a tant besoin de l être aimé ..
Il y a tant de choses encore à faire !…
En parler et relayer est déjà une promesse d avancer.
Sincèrement et amicalement
Caroline
Hello Antoine
Comme souvent tu es très juste et ça fait du bien de réentendre cette vérité ...qu'aprés un cancer on peut se restaurer, s'aimer et se réaproprier son estime de soi et 🤞vivre un nouvel amour j'ai envie d'y croire !
Encore merci pour ces beaux moments d'échanges.
Sylvie P